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Posts Tagged ‘démocratie représentative’

Que la démocratie soit en crise, faut-il en apporter encore la preuve? La désertion des couches populaires par ossification des structures politiques censées être les plus traditionnellement représentatives du combat démocratique est à son comble (PS moribond; Verts opportunément positionnés – deux partis hyper boboïsés, urbanisés, et suburbainisés, mais aussi déterritorialisés – ce qui n’empêche ni les uns ni les autres d’avoir prioritairement en ligne de mire des préoccupations purement électorales et d’œuvrer principalement à la promotion de quelques personnalités hautes en couleur; PC rigidifié du fait de son effondrement et paralysé par la nostalgie de ses scores mirobolants de jadis; Parti de gauche qui se cherche et se perd dans une alliance qui vient en remplacement d’une autre; NPA victime de son rapide succès et un peu trop sympa pour être honnête; LO et autres groupuscules extrémistes – sans parler de quelques individualités atomiques et azimutées qui semblent totalement dépourvues de souplesse et incapables d’adaptation au monde moderne ).

Les élections régionales n’en verront toutefois pas pour autant leur score d’abstention augmenter de manière siginficative. Il est même prévisible que la participation à ces élections augmentera sensiblement. Parce que l’électorat de droite se sentant menacé ira fidèlement voter et soutenir d’une part son président en danger, d’autre part parce qu’un des réflexes de droite type, c’est la conquête totale et le refus de perdre. Or en l’état actuel, la droite est frustrée d’une composante importante de la domination politique complète, elle est dominée au niveau de la décentralisation. D’autre part lors des dernières régionales la gauche, et en particulier le PS a quasiment tout ravi (18 régions sur 20 en Métropole, 20 sur 22 au total). Insupportable!

De ce point de vue il y a un avant dernier combat à mener pour Nicolas Sarkozy, c’est de conquérir ce qui lui garantira le soutien inconditionnel de presque toutes les baronnies UMP, Nouveaux Centres et dans une moindre mesure FN et consorts (les régions, et ultérieurement les municipalités). Cette conquête d’une part a ses propres raisons d’être historiques (égaler la domination du PS de Mitterrand), d’autre part d’élargir et populariser notamment dans la France profonde qui n’est pas celle de Neuilly et des affaires son aura (égaler la domination de Chirac dans les campagnes). Mais bien sûr comme la plupart des analystes l’ont relevé, cette conquête des régions est aussi le tour de chauffe avant les prochaines présidentielles de 2012, non seulement pour la majorité présidentielle et ses alliés, mais pour tous les présidentiables potentiels.

À suivre donc ce qu’elles vont permettre de révéler et rendre au moins partiellement et momentanément visible pour les candidats putatifs que sont encore l’ex adversaire de Nicolas Sarkozy en 2007, Ségolène Royal, pour la première secrétaire actuelle du PS, Martine Aubry, pour François Bayrou dont on ne sait si l’avenir politique au niveau national est encore viable, pour le facteur Olivier Besancenot, pour les Verts qui ont beau dire qu’ils n’ont pas de candidat travaillent à en concocter un de leur cru (probablement Cohn Bendit qui voudrait se faire plébisciter et dire que finalement il y va).

Il vaut donc la peine de revoir les résultats des élections régionales de 2004 au vu de l’actualité des prochains jours et prochaines semaines. Un récent Widget du journal Le Monde.fr permet un tel suivi => CLIQUEZ ICI

Il permettra dès après le 1er tour le 14 mars 2010 de faire également, au vu de l’actualité politique, un point comparatif entre les élections en cours et celles passées. Cependant si la Démocratie Participative doit permettre de mieux prendre la mesure d’un des actes majeurs de la vie politique française, nous ne devrons pas oublier que nous n’avons – via les outils de presse les plus courants – qu’un baromètre partiel et peut-être partial d’un des aspects de la vie démocratique. La complète participation des citoyens – notamment de celles des sans parts – demeure politiquement très réduite et semble chaque jour fondre un peu plus telle une peau de chagrin dans ce type d’élections régionales.

Plus que jamais veillons à nous informer, nous exprimer et au besoin nous impliquer concrètement dans le présent et l’avenir de la démocratie.

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La démocratie est et demeure le régime politique qui garantit le mieux les libertés. Elle a maintenant fait ses preuves tout au long de notre histoire moderne et a permis d’offrir au plus grand nombre les garanties d’une vie individuelle autonome et d’une poursuite de buts choisis hors de situations de contraintes écrasantes et violentes qu’imposent peu ou prou et tôt ou tard à peu près toutes les autres formes de régime. En celà la démocratie est LE modèle de régime politique indépassable parce qu’associant et allant comme l’aurait dit Jaurès du réel vers l’idéal (ce qui la disitingue en l’occurrence des régimes cyniques tout autant que des utopies).

Mais la démocratie est un régime d’une part complexe et varié, qui a une histoire mouvementée et qui demande à être précisée. Par ailleurs les régimes démocratiques (qui ne sont pas tous des Républiques) peuvent varier assez considérablement selon les pays et les époques de telle sorte qu’on risque de ne plus être sûr de savoir précisément de quoi l’on traite en prononçant le mot démocratie (selon qu’il s’agit par exemple de la démocratie athénienne du Ve ou IVe siècle av. JC, de la démocratie naissante en Angleterre au XVIIIe ou de la démocratie américaine contemporaine… ).

Mais encore plus important, la démocratie est en évolution perpétuelle, et depuis la fin du XXe siècle, certainement sous les multiples coups de boutoir portés par les abus de régimes totalitaires d’une violence inouïe dans l’histoire humaine, elle a comme éprouvé un urgent besoin de se renforcer en se perfectionnant, de s’approfondir, de se redéployer plus largement en s’efforçant de ne laisser personne de côté. Car si c’était bien son principe fondateur que de n’exclure personne des droits et de la vie de la cité, c’était aussi un fait constant que des franges de population parfois importantes pour ne pas dire massives, soit par manque d’instruction, soit par manque d’intérêt, soit les deux, désaffectaient totalement la vie démocratique, ne portant plus leur regard sur la vie et l’action politique, et désertant les urnes.

Jusqu’à présent le paradigme de la démocratie, c’était la représentation. Que les peuples puissent se choisir des représentants, telle était l’essence de la démocratie. La plupart des pays avaient ainsi organisé leurs institutions et leurs administrations en vertu de ce principe de représentativité. Or nous savons maintenant que depuis plusieurs décennies, du fait d’une érosion et parfois d’un dévoiement des pratiques démocratiques traditionnelles qui n’ont pas été à même dans leur fonctionnement de prendre en compte et en charge tous les ciyoyens en fonction des nouveaux probèmes économiques, sociaux, idéologiques que ceux-ci rencontraient, une nouvelle forme de démocratie est apparue et s’est déclinée notamment dans les pays anglo-saxons à travers des pratiques multiples telles que les ateliers et conférences citoyennes, les jurys populaires, les cafés participatifs etc. Cette pratique visait à mettre les citoyens en prise beaucoup plus directe et rapide avec les problèmes et délibérations d’ordre civique, professionnel, associatifs éducatifs voire de les mettre en contact beaucoup plus rapproché avec les acteurs, les débats et les décisions politiques.

Bref la démocratie participative était née pour compléter et corriger les effets pervers d’une démocratie représentative à bout de souffle, trop engluée dans les règlementations et pratiques institutionnelles absconses et laborieuses et parfois même dévoyée pour ne pas dire corrompue par des intérêts d’ego ou des conflits d’intérêts que la représentativité permettait parfois de satisfaire aux prétendants les moins scrupuleux.

Disons le en un mot: la démocratie participative est née de la mauvaise ou de la sous représentativité du peuple au sein des principales institutions. N’oublions pas en effet qu’on peut comme mesurer le degré d’un démocratie en considérant notamment qui en est exclu. Elle est née en effet parce que des foules ou  « multitudes » n’ont pas toujours réussi à trouver auprès de leurs conseillers municipaux, de leurs conseillers régionaux et généraux, de leurs maires, de leurs sénateurs et députés etc. les interlocuteurs que les multiples évolutions sociales, économiques, technologiques du monde moderne les mettaient en droit d’attendre et d’espérer. La démocratie participative est née d’une déception, mais en même temps elle est venue conforter la démocratie dans son ensemble, considérant que c’était la bonne voie qu’il fallait suivre mais en empruntnat des moyens d’actions coplémentaires et innovants. C’est pourquoi aujourd’hui la plupart des courants ou personnes politiques qui recourent à l’idée de démocratie participative le font en l’adjoignant à la démocratie globale, à « la démocratie jusqu’au bout » comme le dit Ségolène Royal. Cette forme de démocratie ou plutôt ces « pratiques » démocratiques sont conçues pour renforcer, accompagner et booster les formes plus traditionnelles de démocraties (démocratie intitutionnelle ou représentative portée par nos principaux représentants, nos élus; démocratie sociale soutenue notamment par les associations humanitaires et de droits de l’homme, par les syndicats…).

Le présent blog entend faire le point sur la démocratie participative dans son ensemble, tant du point de vue de son histoire, que de ses pratiques les plus concrètes. Au delà de notre but d’informer de plus près tous ceux – étudiants, chercheurs, politiques – qui voudront l’étudier et l’approfondir, notre espérance est aussi et surtout que la démocratie participative bien entendue et mieux comprise trouve le plus rapidement possible ses applications efficaces et concrètes dans la vie quotidienne de toutes celles et de tous ceux qui font, qui SONT le peuple, cette part essentielle de la Polis qui trop souvent encore finit par être laissé pour compte…

GILLES BEHNAM

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